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02 Oct 2014

Africa Must Invent its Own Economic Model By Albert Damantang Camara

By Albert Damantang Camara, Minister of Technical Education, Vocational Training, Employment and Labour, Guinea.

Abidjan (Côte d’Ivoire) hosted the Third Ministerial Conference of the Inter-country Quality Node on Technical and Vocational Skills Development (ICQN/TVSD) from 22nd to 23rd July 2014.

[La version originale de ce blog a été écrit en français et apparaît ci-dessous]

Like previous events of its type, the Ministerial Conference aimed to ‘think about and take resolute action on the type of socio-economic measures required and promote the type of skills which should be developed to allow young Africans to gain access to jobs and thus earn a decent living while doing all they can to create wealth in their countries’.

A major decision to emerge from the conference was the adoption of a work programme to encourage inter-country cooperation, investment in training and the implementation of the education-training continuum.

One key question has yet to be answered, however: how can enough jobs be created to absorb the many unemployed individuals – of all ages, genders and levels of training – flooding the job market every year?

It is now becoming clear that the classic economic theory of virtuous growth which creates wealth and, thereby, jobs has been superseded. In the debate in Abidjan, the Ivorian employers’ representative asked a very pertinent question: during a discussion of the average rate of growth in Africa (5%) as a reason to feel hopeful for the future, the businessman asked who was driving that growth. We might also ask what is driving it.

The answer is clearly not local small and medium enterprises (SMEs). We can be sure of this because our economies and private sectors are actually too weak to create sufficient jobs. Our industries and local production of goods and services are practically non-existent. We therefore import most of our convenience goods and, in so doing, as was pointed out by the representative of Benin, we import unemployment for our young people.

For these reasons, I wholeheartedly espouse the reaction of the Moroccan Minister for Vocational Training, who advocated an alternative assessment of the criteria for growth.

In my opinion, then, the time has come to pay heed to the theory posited by British economist Tim Jackson, according to whom growth as it is currently envisaged is not a viable prospect.

In a report submitted to the British government by the UK’s Sustainable Development Commission, Jackson suggests among other things that we replace the use of fossil fuels with human labour, in particular by the means of ‘green jobs’ in construction, transport and agriculture.

He also raises the idea of creating environmentally friendly businesses and jobs, which increase quality of life by offering local services. These low-energy services would make it possible to reduce unemployment without creating growth.

Until our businesses gain the impetus to create jobs, the State must do so. If our countries are under construction and/or still developing, major infrastructure projects should be able to absorb the unemployed youth. Basic social services also have a role to play, and we know that our public-sector staffing quotas fall way short of actual needs. How many of our hospitals and schools are still lacking doctors and teachers?

We inherited our African economies from Western systems, and they have continued to be configured to fit the standards imposed by our economic and financial partners. The G7 and G20 powers are all reassessing their economic models; some have gone so far as to call them entirely into question. Even the most liberal of governments are calling upon the State to shore up private businesses. It is time for Africa to examine its own economic model. That is where healthy, sustainable and wealth-creating growth is to be found for the entire continent.

Albert Damantang Camara is Minister of Technical Education, Vocational Training, Employment and Labour, Guinea. Email: damantang@msn.com

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L’Afrique Doit Inventer son Modèle Économique

Albert Damantang Camara, Ministre  de l’Enseignement Technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi et du Travail, Guinée.

DU 22 au 23 juillet 2014 s’est tenue à Abidjan (Côte d’Ivoire) la troisième conférence du Pôle de Qualité Inter-Pays dans le Domaine du Développement des Compétences Techniques et Professionnelles (PQIP/DCTP).

La conférence des Ministres, comme les précédentes, avait pour objectif « d’engager une réflexion et une action en profondeur sur le type de mesures socioéconomiques à promouvoir et le type de compétences à développer pour que les jeunes africains puissent accéder à l’emploi et ainsi gagner décemment leur vie tout en participant au maximum à la création de richesse de leur pays »

A la fin des travaux de la conférence il a été notamment décidé d’adopter un plan de travail encourageant la coopération inter-pays, l’investissement dans la formation et la mise en œuvre du continuum éducation/formation.

Une question fondamentale reste posée : comment créer suffisamment d’emplois pour absorber la masse de chômeurs qui se déverse chaque année sur le marché de l’emploi ? Qu’ils soient diplômés ou non, jeunes ou adultes, hommes ou femmes.

Aujourd’hui il devient évident que la théorie économique classique de la croissance vertueuse, créatrice de richesse et donc d’emploi est dépassée. Au cours des débats de la conférence d’Abidjan, le représentant du patronat ivoirien a posé une question pertinente lorsqu’il a été évoqué le motif d’espoir que représentait le taux moyen de croissance en Afrique (5%). Cet homme d’affaire a demandé « par qui » était portée cette croissance ? On pourrait ajouter : « par quoi » ?

Visiblement pas par les PME/PMI locales. Car la vérité est que nos économies et nos secteurs privés sont trop faibles pour créer suffisamment d’emplois. Nos industries et notre production locale de biens et services sont quasi inexistantes. Nous importons donc la plupart de nos biens de consommation courante et, par la même occasion, ainsi que l’a rappelé le représentant du Bénin, nous importons le chômage de nos jeunes.

C’est pourquoi, je souscris pleinement à la réaction du Ministre marocain en charge de la Formation professionnelle qui a préconisé une autre évaluation des critères de la croissance.

Il me semble en effet qu’il est temps de prendre en compte la théorie de l’économiste anglais Tim Jackson selon laquelle la croissance telle qu’envisagée actuellement est insoutenable.

Dans un rapport remis au gouvernement britannique par la Commission Britannique du Développement Durable, il propose, entre autres, de remplacer l’utilisation des énergies fossiles par du travail humain.,, notamment des “emplois verts” dans le bâtiment, les transports, l’agriculture.

Il émet également l’idée de création d’entreprises et d’emplois écologiques, qui améliorent la qualité de vie en produisant des services relationnels locaux. Ces services peu intensifs en énergie permettraient de diminuer le chômage sans pour autant créer de croissance.

En attendant que nos entreprises aient suffisamment de vigueur pour créer des emplois, il appartient à la puissance publique de le faire. Dans nos états en construction et/ou en développement, les grands projets d’infrastructures devraient pouvoir absorber ces cohortes de jeunes chômeurs. Les services sociaux de base également quand ont sait que les quotas imposés à nos administrations sont loin de couvrir les besoins réels en ressources humaines chargées des services publics. Combien de nos hôpitaux et de nos écoles manquent encore de médecins ou d’instituteurs ?

Nos économies africaines sont des héritages des systèmes occidentaux et ont continué à être formatées pour répondre aux standards imposés par nos partenaires économiques et financiers. Les puissances du G 7 et du G 20 sont toutes en train de s’interroger sur leur modèle économique quand elles n’ont pas carrément commencé à les remettre en question. Les gouvernements les plus libéraux font intervenir l’Etat pour sauver des entreprises privées. Il est temps que l’Afrique s‘interroge sur son propre modèle économique. Celui-là qui lui donnera une croissance saine, durable et créatrice de prospérité pour l’ensemble de sa population.

Albert Damantang Camara, Ministre  de l’Enseignement Technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi et du Travail, Guinée. Email: damantang@msn.com

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